Aïcha Adahman a toujours eu un lien fort avec le décrochage scolaire, celui-ci fait écho à son parcours personnel : arrivée à 14 ans en Belgique pour rejoindre son père venu travailler pour les usines Henricot, Aïchaa éprouvé des difficultés )à l’école. Elle a depuis toujours souhaité s’impliquer dans l’intracommunautaire ; ce qui lui semblait être à l’opposée de ses manières d’être et de réagir l’incitant à se faire connaitre, à aller vers l’autre, à faire connaissances avec les « belgo-belges ».
Dans les année 1990, elle est contactée par le papa de Rachida Kabbouri (Partir d’une page blanche), qui travaille pour le Centre Culturel du Brabant wallon. Il lui demande de dispenser des cours de langue arabe. Ces cours sont donnés dans un local du CCBW.
Des premiers contacts…
C’est à ce moment, au détour des couloirs du centre culturel, que Aïcha fait la rencontre de Jacqueline Lembourg (administratrice de la 1ère heure) qui débute les réunions visant à la création d’un centre régional en Brabant wallon. Aïcha participera activement à ces réunions et y fera retour de ses constats du terrain. Quand ces réunions se déplacent vers Tubize, elle ne sait plus s’y rendre, mais garde cette volonté de s’investir dans l’intégration.
A la création d’une association…
Aïcha crée sa propre association, Génération Espoir, qui voit officiellement le jour en 1999 et, avec l’aide de bénévoles, arrive à la faire vivre quelques années. Cette naissance a lieu presque en même temps que celle du CRIBW, voilà pourquoi Aïcha les voit comme des associations sœurs !
La question du racisme envers les personnes d’origine étrangères est souvent présente, tout comme une certaine forme de ‘paternalisme colonial’. Aïcha se souvient d’une activité organisée dans la suite des attentats : « les personnes échangeaient leurs points de vue au sujet de certaines formes de radicalisme. Il m’est vite paru important de connaître le « là où tu parles », quelles sont tes représentations ? Quel regard portes-tu sur moi ? Toutes ces choses qui influencent la façon dont les personnes interprètent tes paroles. »
Des liens forts…
A ce moment, Aïcha travaille à la Maison des Jeunes d’Ottignies, le Centre Nerveux. Elle porte le voile et doit faire preuve d’une solide confiance en elle pour travailler avec de jeunes garçons. C’est lors d’un événement de la MJ que sa route croise celle de Rachida qui travaille pour le CRIBW. Le courant passe directement entre les deux femmes et la collaboration entre les deux associations débute.
En 2004, Génération Espoir s’implique énergiquement dans le projet autours des 40 ans de l’immigration marocaine (Commémorations) et est à la base de la réalisation du documentaire « Ici, Là-bas » qui revient sur le parcours et le vécu de quatre jeunes marocains venus en Brabant wallon travailler pour les usines Henricot.
Tout au long de ce projet, les contacts entre le CRIBW et Génération Espoir se multiplient. Pierre Anthoine (Un premier Directeur) et Rachida, conscients des efforts et de l’efficacité de Génération Espoir, vont accompagner l’asbl, qui ne vivait à l’époque qu’avec deux petits subsides octroyés par la ville d’Ottignies et Action Vivre-Ensemble, dans des démarches de recherche de fonds.
En 2006, l’association obtient des budgets dans le cadre de l’appel à projet intégration de la Région wallonne, avec l’appui de Centre régional et du PCS. Suite à une séance d’information du CRIBW sur l’emploi et les asbl, Génération Espoir se développe et crée deux postes sous contrat APE. En 2008, année de l’interculturalité, l’asbl continue sa professionnalisation avec ses employés…
En résumé…
Pour Aïcha : « les 2 bébés asbl sont nées presque en même temps et ont pris des parcours/chemins différents tout en poursuivant leurs collaborations régulières. » et d’utiliser l’image « Génération Espoir est un bateau. Le PCS d’Ottignies et le CRIBW en sont les rames et ensemble, ils avancent sur le chemin de l’intégration des personnes étrangères en Brabant wallon ».
Elle termine : « Si Génération Espoir n’était pas une association que j’avais initiée, il y a bien longtemps que je serais partie. Travailler dans l’intégration n’est pas un parcours tranquille… c’est un choix de vie ! »